Cela faisait quelques mois que nous avions prévu d’aller voir la rénovation du musée du Moyen Âge, autrement connu sous le nom de Musée de Cluny.

La muséographie

Nous y sommes allés un samedi matin dès l’ouverture. Je vous recommande vivement d’y aller tôt pour profiter des salles quasiment vides. Il y avait beaucoup de monde qui s’apprêtait à entrer lorsque nous sommes sortis vers 11h.

J’ai oublié de prendre en photo la nouvelle entrée du musée qui est très moderne, mais qui se marie bien à l’ancien bâtiment. L’entrée n’est plus dans la cour de l’hôtel des abbés, mais rue du Sommerard qui donne sur le boulevard Saint-Michel. Vous pouvez voir le nouveau bâtiment sur le site du musée.

La rénovation et la nouvelle muséographie permettent d’avoir un parcours simplifié, plus lumineux. Finis le parcours labyrinthique et les salles sombres. Les oeuvres sont mises en valeur et les supports contemporains se font complètement oublier.

Les collections

Le frigidarium

Nous n’avons pas pu visiter le frigidarium car une exposition était en cours d’installation. C’est la seule salle qui subsiste des thermes de Cluny. Il reste également quelques espaces souterrains. Le frigidarium est la salle froide des thermes romains.
Le parcours est chronologique et commence par l’Antiquité et l’art du début du Moyen Âge.

Cette statue d’Ariane en ivoire provenant de Constantinople et sculptée au VIe siècle est magnifique. Vous pouvez voir une version en 3D sur le site du Musée. Je vous recommande d’aller sur le site avant ou pendant votre visite, vous aurez de nombreuses informations sur les oeuvres. Vous y trouverez même les fiches des salles.

Entre art roman et premier art gothique

Les salles de sculptures ont toujours été mes préférées et j’étais très contente de pouvoir les observer d’aussi près. La muséographie de ces salles est très réussie.

Bien entendu il faut imaginer tout ça avec des couleurs. Certaines traces subsistent sur quelques sculptures. Si vous voulez en savoir un peu plus sur la couleur au Moyen Âge, vous pouvez lire cet article du Louvre Lens qui laisse imaginer à quoi pouvaient ressembler les couleurs dans les églises.

Nous en avons profité pour réviser l’iconographie chrétienne.

Après avoir visité cette salle, j’avoue avoir regretté de ne pas avoir emmené mon Sony. Je crois que je pourrais passer des heures à photographier des sculptures. Il y a d’ailleurs plusieurs articles avec des photos de sculpture sur le blog (ici, ici, ici, ici).

Sculptures de Notre-Dame de Paris

Les six portails de Notre-Dame sont ornés d’un riche décor sculpté entre la moitié du XIIe siècle et la moitié du XIIIe. Ces sculptures permettent d’observer les différentes phases du développement de la sculpture gothique. Elles sont considérées comme des références partout en Europe dès leur création.

De nombreuses sculptures ont été détruites et détachées pendant la Révolution. Environ 350 fragments ont été retrouvés en 1977 lors de travaux dans un hôtel particulier.

La sculpture la plus impressionnante de cette salle est celle représentant Adam. Probablement réalisée par Pierre de Montreuil, cette sculpture s’inspire des canons esthétiques de l’Antiquité, ce qui reste assez rare dans la sculpture gothique. Il devait être accompagné d’une Ève, malheureusement perdue. Son style tranche complètement avec celui des autres sculptures de la salle.

L’étage

J’avoue que j’ai complètement oublié de prendre les cartels en photo #shame. Je ne vais donc pas pouvoir détailler toutes les oeuvres que je vous montrerai.

J’ai complètement craqué sur la finesse et l’élégance de cette sculpture du XVIe siècle représentant Sainte Barbe (à droite).

La petite chapelle avec sa voute nervurée est à voir. La chevelure de la Vierge à l’Enfant (à droite) est magnifiquement ciselée. Même si j’ai une préférence pour la Renaissance italienne, j’aime aussi beaucoup le travail des sculpteurs allemands de cette époque.

Évidemment, il est impossible de visiter le musée sans passer par les salles de la Dame à la licorne. Comme il y avait très peu de monde, nous avons pu bien observer chaque tapisserie. La tenture est composée de cinq tapisseries représentant les Cinq sens (Toucher, Goût, Odorat, Ouïe, Vue) et d’une sixième tapisserie, avec une tente bleue et l’inscription mon seul désir, dont la signification est assez mystérieuse. Le nom du commanditaire est sujet à débat, mais les armoiries ont quand même permis d’identifier la famille qui a fait tisser ces tapisseries au XVIe siècle : les Le Viste, originaires de Lyon.

Après cette belle visite, nous avons traversé le jardin du Luxembourg afin de nous rendre sur le lieu de notre déjeuner, mais ça je vous en parlerai dans un autre post.

J’espère que la visite vous a plu. À bientôt!